Guilhem Battistella : photographe animalier…

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Guilhem Battistella que nous avions découvert en septembre 2015 est le gagnant du concours photo du magazine image & nature ! c’est l’occasion de faire un focus sur notre rencontre avec ce photographe, bientôt ingénieur écologue :)

Guilhem Battistella«Quand j’était enfant, j’aimais faire du vélo dans la nature, mais je n’étais pas sensibilisé à l’écologie. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu de l’éducation à l’environnement à l’école. C’est en première année de licence de biologie que j’ai découvert l’écologie au sens scientifique.  J’ai eu un vrai déclic avec un cours d’écologie, mon regard sur la nature à changé».
Guilhem parle d’une voix posée, il y a de l’humilité chez lui, de la timidité. En septembre 2015, il intègre un Master en ingénierie de l’écologie et gestion de la biodiversité à l’université de Montpellier. C’est une voie logique pour lui qui passe du temps dans la nature à observer la vie animale.

C’est grâce à ses boulots d’étudiant qu’il s’est payé un Reflex. Il a aussi investi dans un objectif fixe de 300 mm. Il parle de Steeve Bloom  et de Vincent Munier avec admiration, de Vincent Luc  dont un des livres lui à donné les bases de la prise de vue,  et il dit que photographier la vie dans la nature est une école de patience qui lui procure des montées d’adrénaline quand une observation devient un moment d’exception.

«L’écologie, c’est une façon de voir les choses»

guepier«Il y deux ans, je cherchais des guêpiers dans l’Aude, quand en lisière de vigne, j’ai vu des traces de renard. Je me suis couché, j’ai rampé sur 100 mètres en silence et là devant moi, cinq renardeaux jouaient. Mon coeur battait à 100 à l’heure, j’ai ajusté mon objectif et pendant 2 heures j’ai observé les jeux de ces renardeaux».

renardeau

Plus récemment, dans les Cévennes, entre Le Vigan et l’Aigoual, en octobre, Guilhem est parti pendant trois jours à la rencontre du Cerf pendant la période du Brame. «Le premier soir, j’ai entendu un cerf bramer au loin. Je me suis approché de la source de son. A la tombée de la nuit, j’ai vu sortir de la forêt un animal magnifique. L’émotion était intense. Mes photos seront toutes floues à part 3 ou 4 quand je réussissais à rester calme. Je suis rentré à la nuit noire sans lampe, heureux».

guepier
renardeau
renardeaux
Cerf
cerf-hors-brame
marmotte
lapereau
grenouille-rousse
cheveche
chamois
chevaliers
chardonneret
sanglier
aigrette
huppe
Guépier
Chardonneret
Perdrix rouge
Chamois

C’est en racontant ces moments d’observation que le photographe en vient à préciser sa vision de la nature et son rapport à l’écologie ; pas l’écologie scientifique, non, l’autre écologie, celle qui est liée  aux actions des humains sur leur cadre de vie local et planétaire. Cette écologie qui forme les comportements que nous devons adopter pour respirer un air pur, pour cesser de détruire les écosystèmes, pour garantir la qualité de nos espaces de vie.

Modestie oblige, il précise qu’il est un amateur et qu’il rêve bien sûr de vivre de sa passion parce que la nature est une source d’émerveillement. Guilhem a la vie devant lui. Jusqu’en septembre 2017, il sera étudiant en ingénierie de l’écologie à Montpellier, puis ensuite, Master d’ingénieur écologue en poche, il suivra le chemin de ses choix de vie et participera à la protection de la nature. «L’écologie, c’est une façon de voir les choses. Aujourd’hui rejeter la société de consommation c’est pas efficace, il faut penser à produire autrement, à consommer autrement, à apprendre à vivre sans détruire. Le marketing malheureusement détourne tout et on a beaucoup de progrès à faire. Bon moi, je fais le tri sélectif mais je ne mange pas bio parce que j’en ai pas les moyens. J’ai le sentiment que les gens sont de plus en plus égoïstes, il ne se rendent pas compte de l’essentiel. Heureusement Il y a des gens qui font avancer les choses».  Guilhem cite des associations, des personnes rencontrées et aborde la question de l’écologie politique avec une pirouette : «moi je suis écologiste au sens scientifique du terme» puis reviens sur sa passion, la vie animale sauvage, la nature. «La vie pour le monde animal est fragile. Les gens qui se baladent dans la nature doivent faire attention aux dérangements qu’ils provoquent, êtres discrets et ne rien laisser derrière eux».

 guilhembattistella.fr

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